Association Les Amis de Mgr Jean Cassaigne

Qui est Jean Cassaigne?

Jean Cassaigne naît en 1895 à Grenade-sur-l’Adour (Landes) dans une famille de commerçants prospère dont il est le fils unique. Après le décès prématuré de sa mère, il part faire ses études secondaires chez les Frères des écoles chrétiennes à Saint-Sébastien en Espagne. Mais son comportement turbulent le fait renvoyer du collège. Il travaille alors quelques temps avec son père dans son commerce de vin, sans grande conviction. Son père accepte finalement sa vocation et il part en 1913 pour le collège apostolique de Saint-Lô dans la Manche pour préparer son entrée au séminaire.

Dès le début de la Première Guerre mondiale, Jean Cassaigne devance l’appel et s’engage à 19 ans. Il combat dans l’enfer des tranchées de Verdun et participe à vélo aux transmissions. Il y devient infirmier et apprend les bases des soins aux malades. Démobilisé avec la Croix de Guerre en 1919, il entre au séminaire des Missions Étrangères de Paris, à Bièvres, en 1920. Il y est ordonné prêtre en 1925. Le Père Jean Cassaigne est destiné à la mission d’Indochine et s’embarque à Marseille en 1926.

Arrivé en Indochine, il étudie d’abord la langue vietnamienne à Caï-Mon. Mais il souhaite s’engager auprès des populations les plus pauvres du Vietnam. Il est alors envoyé fonder un nouveau poste de mission à Djiring [Di Linh], sur les hauts-plateaux au nord-est de Saïgon [Ho Chi Minh Ville], près de Dalat. Il exerce son ministère au milieu de minorités montagnardes parmi les plus démunies du Vietnam. Il apprend leur dialecte, le K’oho, et publie les premiers lexiques et manuels de conversation de cette langue.

Au sein de ces populations, le Père Jean Cassaigne s’attache particulièrement aux exclus, les lépreux. Il fonde une léproserie et les accueille en famille. Il leur prodigue des soins de base, les nourrit et les éduque. Puis il construit avec eux un village qui leur donne un cadre de vie décent. Des religieuses de la congrégation des Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul s’associent à son action à partir de 1938.

En 1941, le P. Jean Cassaigne est nommé Vicaire Apostolique de Saïgon [Ho Chi Minh Ville] en Cochinchine et sacré Evêque : il devient Mgr Cassaigne. Il exerce son sacerdoce pendant une période particulièrement agitée où l’Indochine est un temps occupée par le Japon puis engagée dans les guerres d’indépendance. Pendant l’occupation japonaise, il organise l’entraide au profit des populations déplacée par les combats. Il protège des populations affamées de la fureur des troupes japonaises. Durant les huit années de la guerre d’Indochine, il organise l’accueil de centaines de milliers de réfugiés venus du Nord Viêt Nam.

En 1955, Mgr Cassaigne constate les premiers signes de la lèpre sur son corps. Il donne alors sa démission d’évêque. Il retourne alors à la léproserie de Djiring reconstruite en 1952 sur ordre du maréchal de Lattre de Tassigny. Il continuera son action auprès des lépreux dans la bonne humeur malgré les souffrances.  Cette léproserie gagne même le surnom de « village de la joie »

Mgr Cassaigne meurt à Djiring après des mois de souffrances le 31 octobre 1973 et c’est là qu’il est enterré. Ses obsèques donnent lieu à des funérailles exceptionnelles, à la dimension de son engagement total en faveur des plus démunis auxquels il a contribué à redonner de la dignité. Sa tombe est toujours aujourd’hui un lieu de ferveur populaire permanent. Il représente un symbole d’entraide et de tolérance.

Bibliographie